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MOUSSA TOURE ? CINEASTE

« Un clip, c'est un court-métrage »

Que pouvez-vous nous dire sur le choix du décor et cette manière de tourner un clip comme dans un film ?

D'abord, c'est le thème qui dicte ce choix. On est ici dans « Boul Falé » et « laisse-les-parler ». Nous sommes dans des cours, dans des concessions, ce qui est un tout petit peu la communauté sénégalaise. Voilà pourquoi j'ai choisi un tel décor. En gros parce qu'il est plus proche de nous. Et pour moi, un clip c'est une histoire comme dans un film, un clip c'est un court – métrage. Et j'ai fait ce clip par rapport à mes sensations en tant que sénégalais. Regardez vous-mêmes, il y a des couleurs partout ici. Et si je mets en couleur, c'est parce que nous sommes colorés au fond de nous. Les couleurs nous sont intérieures. Il n'y a qu'à suivre un Sénégalais quand il rentre dans une boutique : il va directement vers les couleurs.

Pour en venir au choix du décor, est-ce qu'il ne répond pas à ce militantisme qui fait également Moussa Touré ?

Exactement ! Vous savez, moi je ne suis pas un grand rêveur. J'essaie de voir ce qui est autour de moi. Prenons le cas de ce qui se passe ici. On est vraiment au centre de la ville. Et Dakar, c'est aussi ces labyrinthes qui existent à Ponty (actuelle Avenue Georges Pompidou – ndlr) et partout, jusque derrière la Présidence. Peut- être que c'est ce militantisme qui me fait voir les petites choses.

Vous entrez là dans l'intimité des gens. Qu'est-ce que vous pensez leur apporter ?

Les gens d'ici, quand ils verront le clip, ils se rendront compte qu'il y a certes des problèmes dans leur coin, mais que ce ne sont pas que des problèmes. Le clip leur permet donc de découvrir et de voir d'un autre œil, leur lieu d'habitation. En outre, le thème « Boul Falé » nous amène à une certaine intimité. Moi, je suis né dans un endroit pareil. Parce que la Médina était un peu comme ça. Nous qui sommes dakarois, notre base, elle est là, dans des labyrinthes comme ça.

On a l'impression d'assister à une seconde jeunesse de Souleymane Faye ?

En regardant aujourd'hui nos photos de classe avec nos sabadors, on se dit Souleymane et moi qu'on ne savait pas qu'il allait être chanteur, et moi cinéaste. Je crois que ce n'est pas une jeunesse ou une enfance qu'on est en train de revivre, mais simplement une vie. Vous savez que la vie est pleine de directions et parfois il y a des chemins qui se rejoignent.

Propos receuillis par FARA SAMB Journal le SCOOP
Le lundi 15 septembre 2003 page 4


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